Ministère de la Culture et de la Politique Linguistique

Ekain nous parle

L’entrée ou vestibule de la grotte a conservé un enregistrement exceptionnel des occupations des groupes humains durant le Paléolithique. Pour faire « parler » les vestiges, les paléontologues, les anthropologues, les préhistoriens et les botanistes étudient activement les restes archéologiques composés d’os, de pierres, de charbon, etc.

Le travail de fouilles a révélé une occupation discontinue entre 42 000 et 5 600 ans. Ce sont les groupes humains Homo sapiens qui y ont principalement vécu. L’occupation la plus ancienne pourrait être une évidence de la transition avec l’Homo neanderthalensis.

Douze couches ou niveaux de sédiments se succèdent sur presque cinq mètres de remplissage. Certains avec des restes d’occupations humaines et d’autres animales. Les plus anciens indices laissés par les groupes humains ont été datés aux alentours de 42 000, 33 000 et 24 000 ans. Ils décrivent une fréquentation épisodique de la grotte. Les hommes ont consommé du cerf, du bouquetin, du chamois et du sanglier et puis laissé les restes de leur repas. On trouve aussi de nombreux restes d’ours. Cela indique que la cavité a été utilisée par ces dernières comme tanière pour hiberner et souligne aussi la discontinuité de l’occupation humaine.

C’est entre 18 000 et 11 000 ans que l’occupation de la grotte a été la plus intense. Durant le Magdalénien, le climat était tempéré et humide avec quelques périodes plus froides. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières armes de jet pour la chasse, les outils en os et en pierre à usage domestique et quelques-uns en cristal de roche (petites pointes, grattoirs, burins, denticulés, etc.). Les groupes humains encore nomades ont occupé la grotte durant quelques mois. Le cerf et le bouquetin sont les animaux les plus chassés et dont on retrouve les restes en plus grande abondance. Des restes beaucoup moins nombreux de bisons, chamois et chevaux ont été mis au jour montrant une consommation plus anecdotique de ces espèces. La présence de quelques vestiges de saumons et d’un harpon montre qu’ils savaient pécher, et pour les périodes plus récentes des restes de mollusques ont été retrouvés. Enfin, des ossements d’oiseaux présentent des traces de consommation humaine.

On a mis au jour deux pièces significatives d’art mobilier complétant le répertoire rupestre de la grotte. Sur un fragment d’os daté de 14 500 ans, on peut apercevoir ce qui semble être le contour d’un oiseau. Et pour finir de compléter ce répertoire artistique, sur une plaquette datée de 12 500 ans on peut observer un bouquetin, un cerf et un cheval gravés. Il y a environ 10 500 ans, la grotte est plus rarement fréquentée et les visites des hommes se font plus occasionnelles.

Enfin, il y a 5 600 ans, les premiers hommes qui connaissaient l’agriculture, l’élevage et la céramique l’ont utilisée comme lieu de sépulture.